Préambule,
A 1 semaine de la remise symbolique des clés du Quartier Bulle à Madame le Maire de Bourg Saint Maurice voici un extrait du Contrat de Redynamisation du Site de Défense signé en Février dernier. Entre Octobre et Novembre 2011, l'ensemble des acteurs locaux ont voté un projet de résolution pour signer le Crsd, CG73, Communauté de Commune de Haute Tarentaise, Communauté de Commune du Canton d'Aime, Landry, Seez, Bourg Saint Maurice, Bellentre et le syndicat mixte. La signature du Contrat est articulée autour du représentant de l'état qu'est le Préfet.
Texte Brut
Situées dans la vallée de la Tarentaise en Savoie, les communautés de communes « Maison de l’intercommunalité de Haute Tarentaise » (MIHT) et du canton d'Aime (CCCA) forment un territoire atypique de 840 km² grâce à leur environnement de haute montagne (de 500 à près de 4000 m d’altitude), attractif par son offre touristique mais où les risques naturels exercent une forte pression sur l'ensemble des activités.
Avec 25 500 habitants dont 8 061 à Bourg-Saint-Maurice, ce territoire connaît un décuplement de sa population chaque hiver, lié à la présence d'une dizaine de stations de sports d'hiver, dont certaines internationalement connues. Ce tourisme représente une source de richesse importante pour ce territoire mais implique également, pour les communes, de très lourdes charges financières.
En effet, les revenus liés au tourisme sont nécessairement réinvestis dans l'équipement et l’entretien des domaines et des stations. Ces dépenses, notamment celles générées dans les années 2000 sur la base de la pérennité de l’activité militaire, ont occasionné un niveau d’endettement important (2) et ont mis les collectivités en situation de difficultés pour maîtriser leur avenir et leur environnement.
Les équipements réalisés sur les stations des Arcs ne permettent pas d’atteindre le même niveau de service proposé dans les stations concurrentes. En effet, malgré un domaine skiable exceptionnel et de grande qualité, les activités après-ski ou non skieur y sont inexistantes.
En outre, la commune de Bourg Saint Maurice est confrontée aux risques naturels inhérents à la montagne (inondations, crues et avalanches…) qui affectent de très nombreuses zones urbanisées. La présence du 7ème BCA, installé depuis 1962, était à ce titre d’autant plus appréciée, en raison notamment de sa capacité d'intervention rapide en cas de tels incidents.
Les cantons de Bourg Saint Maurice et d’Aime rencontrent des problèmes identiques. En effet, leurs topographie et développement économique sont similaires. Avant l’annonce du départ du 7ème BCA, les deux cantons travaillaient déjà ensemble au sein de l’Assemblée des Pays de Tarentaise Vanoise afin d’établir une vision de l’aménagement du territoire concerté. L’annonce du départ du 7ème BCA a renforcé leurs échanges et les actions liées au développement économique et à la fixation de population.
Bourg-Saint-Maurice, capitale d'un territoire attractif : la Haute-Tarentaise.
- Cadre de vie exceptionnel, environnement de grande qualité, attractif pour les familles et les passionnés de sport et de montagne ;
- Réseaux de transports importants : RN 90, desserte hivernale des TGV, Thalys, Eurostar… ;
- Pôle commercial, administratif et de services le plus développé de la vallée ;
- Nombreux équipements sportifs et culturels liés à l’économie touristique ;
- Dynamisme démographique des populations locales mais avec des disparités communales ;
- 30 % des 18 000 actifs de la Haute-Tarentaise localisés à Bourg-Saint-Maurice ;
- Très forte attractivité de populations durant les saisons touristiques (touristes et saisonniers) ;
- 16 300 salariés employés durant la saison hivernale, pour 25 500 habitants.
Un développement tourné vers le tourisme hivernal.
- Un tourisme hivernal moteur de l'économie locale ;
- Un tourisme porté par de grands acteurs :
o Dans l'hébergement : 2/3 des nuitées de la Savoie,
o Dans la gestion du domaine skiable : société ADS, filiale de la Compagnie des Alpes,
o Dans la pratique du ski : écoles de ski… ;-
Stations méritant d’être confortées au regard de la concurrence européenne ;
-Attractivité internationale : 50 % de touristes étrangers (dont 50 % de britanniques et 20 % de belges) ;
-Activité comptant directement à l’échelle de la Tarentaise pour la moitié environ du PIB de la Savoie ;
-Effet d’entraînement sur l’ensemble des filières artisanales ;
-Multitude de prestataires indépendants (73 % d'activités sans salariés) : économie de très petites
entreprises, économie artisanale (4 700 artisans et commerçants) ;
-Economie locale tirée par les activités de l'économie résidentielle (plus de 50 % des emplois issus
de la base résidentielle), elle-même directement entraînée par le moteur du tourisme.
Un développement axé sur le tourisme hivernal montrant ses limites.
-Offre commerciale et de services calibrée et orientée vers l'activité touristique (située en station),
entraînant une évasion commerciale des populations locales vers Albertville où l’offre est plus diversifiée et mieux adaptée en termes d'horaire notamment ;
-Voies de communication ponctuellement encombrées en hiver ;
-Régression de la pratique du ski par les populations départementales : forfaits élevés,
engorgement dû aux touristes ;
-Régression du nombre de classes transplantées sur le territoire (skieurs de demain) ;
-Afflux important de population en hiver ;
-Offres touristiques perfectibles en termes d'innovation ;
-Offres d’activités touristiques « hors ski » inexistantes ;
-Un territoire quasi totalement dépendant de l'activité touristique : l'hébergement et la restauration
sont les secteurs d’activités les plus demandeurs en emplois (plus de 60 %), ce qui explique la prédominance des emplois liés aux services sur le territoire (les services représentent 91 % des emplois salariés contre 3 % dans l'industrie) ;
-Situation relativement précaire d'une partie de la population :
o Difficultés liées au caractère précaire de l'emploi saisonnier (notamment pour les femmes pour retrouver un emploi après la saison touristique) et à son hyper spécialisation hivernale ;
o Une main d'oeuvre locale peu qualifiée, notamment pour les métiers de la montagne ou nécessitant une adaptation de compétence ;
o Existence d’un chômage récurrent en dehors des saisons touristiques d’hiver et d’été tout particulièrement pour les femmes et les personnes qualifiées. Les chômeurs de longue durée sont en proportion moindre mais connaissent de réelles difficultés d’insertion sociale et professionnelle lorsqu’ils n’accèdent pas aux emplois saisonniers.
o Le logement des travailleurs saisonniers des stations hivernales de montagne reste un sujet de préoccupation tant pour les employeurs que pour les élus locaux. Dans ce contexte, le quartier Bulle qui offre l’avantage d’être très proche du funiculaire, pourrait apporter des réponses concrètes qu’il conviendrait de mettre à l’étude.
Un tourisme estival qui peine à s'imposer.
-Un territoire insuffisamment attractif l'été :
o Faible taux de remplissage durant la saison estivale : 25 à 30 %, contre 60 à 65 % durant la saison hivernale,
o 70 % des nuitées de Savoie en hiver réalisées en Tarentaise contre 28 % en été ;
-Un tourisme porté essentiellement par de petits acteurs (commerces, sport de nature, offre "montagne"…) ;
-Une offre non adaptée l'été à la clientèle (plus familiale et plus modeste, à la recherche d'authentique) et manque d’équipements.
Une destination touristique « vallée de montagne » à développer.
- Destination « vallée de montagne » de la Tarentaise souffrant d’un lourd déficit par rapport à celle
des « stations d’altitude ». (Chamonix et Serre-Chevalier, par exemple, sont des stations de
montagne dans la vallée) ;
- Insuffisance de l’offre en produits touristiques estivaux à Bourg-Saint-Maurice et à Aime ;
- Pénurie d’hôtellerie de qualité en fond de vallée ;
- Un potentiel d’accueil d’activités touristiques à l’année tourné vers le bien-être, le sport de pleine
nature, insuffisamment organisé et développé en complément de l’offre hivernale.Des filières traditionnelles à potentiel mais fragiles.
-Développement limité de l'agrotourisme ;
-Filière bois qui peine à se développer du fait d'une exploitation en milieu difficile, avec une qualité
irrégulière et une dépendance à l'industrie du bâtiment et des travaux publics et du tourisme, bien
qu'elle essaie de se diversifier (bois, énergie, carton…) ;
-Exploitations agricoles indépendantes (élevage), organisées autour de coopératives de production
pour les produits laitiers et la viande mais avec des problèmes de pérennité : diminution du nombre d'exploitations, manque d'attractivité pour les nouvelles générations, foncier agricole très demandé (pour les zones économique, résidentielle ou forestière) ;
-Filière d'excellence développée autour du Beaufort : produit haut de gamme vendu et promu dans les magasins de coopératives locales en station, véritable image de marque du territoire mais dont la filière reste fragile.
Un développement économique bridé par une pénurie d'offre d'accueil.
- Pénurie de foncier aménagé (9 ha disponibles sur les 2 cantons) et déficit d'immobilier d'entreprises (tertiaires, pépinières, ateliers) ;
- Prix du foncier et de l'immobilier élevé (minimum 60 € HT/m² en ZAC pour artisan), susceptible de provoquer des transferts vers Albertville ou d'autres bassins d'emploi du département ;
- Nombreuses demandes de logements non satisfaites ;
- Insuffisance de la ressource en eau potable sur la commune de Bourg-Saint-Maurice qui limite le développement urbain.
(1)Les données mentionnées dans ce document sont issues des diagnostics réalisés par le bureau d'étude SEMAPHORES et l'ASADAC. Les données chiffrées proviennent des bases de données de l'INSEE, de la CCI et du pôle emploi (Unistatis) principalement, pour les années 2006 et 2007.
(2) Le capital restant dû au 31/12/2011 est prévu à 35 M€. Les recettes de fonctionnement sont de 26 M€ ce qui traduit donc un ratio d'endettement de 135%.