Le départ est annoncé pour 2011. Soit
presque demain. Dans moins de trois ans donc, les 1200 soldats du 7e
Bataillon de chasseurs alpins (plus de 2000 personnes avec les
familles) quitteront donc Bourg-Saint-Maurice et ses environs.
Depuis de longues semaines, la municipalité et le comité de Défense
tirent la sonnette d'alarme sur les conséquences négatives d'un tel
départ, notamment pour le maintien d'un certain nombre de services et
infrastructures. Le point par secteur.
- L'hôpital, et sa maternité. Présenté souvent
comme le plus menacé, l'établissement de Bourg-Saint-Maurice ne reçoit
pourtant que peu de militaires. Il y a quelques jours, Patrick Boyer,
son directeur, tempérait : «A l'exception des urgences, les militaires
et leur famille partent se faire soigner dans leur hôpital de Lyon.
L'impact sera moindre, notre principal fournisseur est les stations».
- Les écoles : les familles (avec plus de 300
enfants scolarisés) logeant sur Bourg-Saint-Maurice et les communes
voisines, ce sont surtout les écoles des villages, à classes parfois
uniques comme Landry et Montvalezan, qui risquent
d'être les plus touchées. Une inquiétude existe aussi pour le jeune lycée, ouvert il y a juste trois ans.
- Vie associative : indéniablement, le tissu
associatif va souffrir, puisque les chasseurs alpins et leurs familles
faisaint vivre de nombreuses associations locales, dans le milieu
culturel, sportif. Il faudra trouver un nouveau souffle en leur absence.
- Logements : 400 militaires vivent en famille,
hors des locaux du Quartier Bulle. Autant de logements qui vont se
retrouver vides. Même si, dans cette région à forte pression
démographique, ces logements ne resteront pas vacants longtemps. A
Bourg-Saint-Maurice, la demande restera même supérieure à l'offre, si
l'on considère la situation actuelle. Quant au marché immobilier, il
devrait connaître un fléchissement.
- Vie économique et sociale : l'impact sur la vie
des commerces est plus difficile à évaluer, à part pour quelques lieux,
bars, restaurants, bars de nuit qui ont l'habitude de "tourner" avec
les militaires. La commune, elle, devrait voir sa dotation globale de
fonctionnement diminuer.
- SNCF : certaines lignes, notamment celles du
week-end vers ou depuis Paris, principalement par les militaires du
rang, seront-elles remises en cause ?
«L'impact ramenerait notre ville 30 ans en arrière, l'attrait
touristique ne suffisant pas à compenser...», indiquait il y a quelques
jours, le président du Comité de défense du 7e BCA, Thomas Di Lorenzo.
Les 6 millions d'euros de compensations offerts par l'État
suffiront-ils à lancer une nouvelle dynamique ?
E.R.
Paru dans l'édition 73A du 25/07/2008 (61031)