Après avoir espéré des fuites lors de
la présentation du Livre blanc par Nicolas Sarkozy le 17 juin dernier,
attendu une annonce à partir du 3 juillet (donc aujourd'hui), on sait
depuis hier qu'il faudra encore patienter avant de savoir à quelle
sauce le 7e bataillon de chasseurs alpins sera mangé.
«Après le 20
juillet» selon l'Agence France Presse, qui précisait hier, citant une
source proche du dossier, que si «la copie du ministère de la Défense
sur les restructurations est prête, il faut encore approfondir les
mesures d'accompagnement économiques [320 millions d'euros, ndlr], et
portant sur l'aménagement du territoire».
À Bourg-Saint-Maurice, où
le verdict est attendu impatiemment, la nouvelle a été diversement
appréciée. «Cela ne va pas dans le sens de ce que nous souhaitions, qui
était de savoir, pour travailler concrètement», soupirait hier soir le
maire Damien Perry. «Je regrette que l'État ne soit pas capable de
tenir ses engagements. Dans l'autre sens, on demande aux collectivités
de tenir les délais...»
Il y a quelques jours, le cas du "7" n'était pas tranché
Au-delà de
cette désillusion immédiate, le 7e BCA peut-il tirer parti de la
situation? Certains indices le laissent à penser. D'abord, parce que le
courrier adressé, le 27 juin, au président de la République par le
Comité de soutien, a dû trouver en début de semaine le chemin du bureau
de Nicolas Sarkozy. «Cela ponctue trois semaines de travail intense,
dans un délai très court, du comité», explique Thomas Di Lorenzo, le
président de cette association apolitique. Le but de ce courrier, signé
par tous les maires des trois cantons de Bourg, Aime et Moûtiers, est
d'attirer l'attention «sur les conséquences économiques et sociales
catastrophiques qui résulteraient d'un départ du 7e BCA de la vallée».
Hier, Thomas Di Lorenzo n'avait pas reçu de réponse de l'Élysée. «Mais
si la réflexion se poursuit, cela peut être un atout. Nous avons été
l'une des dernières villes a nous manifester, ce qui a également
suscité l'intérêt des médias».
L'information
positive dans toutes les suppositions entourant le dossier est apportée
par le maire. «Il y a une petite dizaine de jours, j'ai eu confirmation
que le cas du 7e BCA n'avait pas encore été tranché». Tout ce qui se
passe actuellement pourrait donc jouer en sa faveur... «Avec en plus le
constat par l'État que les mesures d'accompagnement, les déménagements
vont coûter cher, c'est possible que certains bataillons restent sur
place».
Attendre, croire, espérer. Sans succomber à l'attrait des
rumeurs. Dans un dossier où très peu d'informations filtrent en haut
lieu, plusieurs échos, depuis quelques jours, se montrent pourtant plus
positifs. Alors, restera, restera pas? Réponse, peut-être, avant la fin
juillet.
Enimie REUMAUX
Paru dans l'édition 73B du 03/07/2008 (61557)